Les tunisiens et tunisiennes fêtent aujourd’hui 20 Mars 2019, le 63e anniversaire de l’indépendance qui représente l’un des événements majeurs de la Tunisie moderne puisqu’elle marque la fin de la colonisation française du pays qui a commencé depuis le 12 mai 1881 sous couvert de l’instauration du protectorat de la France sur la Tunisie après la signature du traité du Bardo.
L’indépendance est intervenue après plusieurs décennies de militantisme, pendant lesquelles, des milliers de tunisiens ont sacrifié leurs vies et leurs propriétés pour défendre ce pays, des sacrifices qui ont été concrétisés le 20 mars 1956 avec l’indépendance du pays.
signature de lr TQahar Ben Ammar
C’est un bien triste 20 mars 2015 que les Tunisiens ont vécu ce vendredi. Certes, il y a eu la cérémonie officielle au palais de Carthage, une marche contre le terrorisme une exposition de photos, quelques tentes plantées sur l’avenue Bourguiba, mais de toute évidence, le coeur n’y était pas. Les Tunisiens n’ont pas encore digéré cette attaque terroriste du mercredi 18 mars, car ils avaient toujours cru que les terroristes n’oseraient jamais franchir les lignes rouges qui consistaient à ne pas s’en prendre aux civils, ni aux édifices publics. Heureusement, ce jour qui coïncide avec le cinquante neuvième anniversaire de la proclamation de l’Indépendance a été l’occasion pour le président de la République d’appeler à la réconciliation nationale et à mettre fin à l’injustice dont les hommes d’affaires interdits de voyage sont l’objet. Il est temps de tourner la page, a-t-il affirmé. La réconciliation économique étant un élément essentiel de la réconciliation nationale.
lI est vrai que dans l’historiogaphie officielle, la proclamation de l’indépendance n’a jamais eu le même retentissement que le retour d’exil de Bourguiba le premier juin 1955, ni même la signature de l’autonomie interne deux jours après. Très jeune à l’époque, je n’ai pas souvenance d’une grande ferveur populaire, au lendemain du retour de la délégation tunisienne, conduite par le Président du conseil de l’époque, Tahar Ben Ammar de Paris après la signature du protocole de l’indépendance, alors que l’accueil réservé à Bourguiba est resté gravé dans la mémoire collective des Tunisiens. Peut-être a-t-on cherché à minorer un évènement auquel « le combattant suprême » n’avait pas pris part directement. De fait, dans le calendrier des fêtes officielles, il n’a jamais accédé au rang de fête nationale au profit du retour d’exil de Bourguiba, le 1er juin 1955, pendant les trois premières décennies, puis du coup d’Etat de Ben Ali, le 7 novembre 1987.
L’instauration de l’Etat moderne
La Tunisie a commencé, le lendemain de l’indépendance, à mettre en place les piliers de l’Etat moderne. La première assemblée nationale constituante a été élue trois jours après l’indépendance sous la supervision du leader, Habib Bourguiba et la nouvelle constitution a vu le jour le 1er juin 1959.
Deux ans plus tôt, la monarchie a été abolie par l’assemblée constituante et Habib Bourguiba a été désigné président par intérim en attendant l’approbation de la constitution. Bourguiba a été ensuite élu premier président de la première république.
Des succès et des échecs
Dans les premières années de la Tunisie post-indépendance, les premières institutions nationales ont été mises en place pour mettre le pays sur les rails. A cette époque, la santé publique et l’éducation étaient les priorités de la nouvelle république, chose qui a permis au pays de réaliser un taux de croissance intéressant.
Le pays a connu des succès dans plusieurs domaines mais également des crises sociales économiques et politiques ainsi que des soulèvements populaires qui ont été réprimés dans le sang.
Le parti au pouvoir a dominé la vie politique et Habib Bourguiba a été désigné président à vie en 1975 suite à l’amendement de la constitution.
Coup d’Etat du 7 novembre 1987
Le 7 novembre 1987, Zine Abidine Ben Ali qui était le Premier ministre, a mené un coup d’Etat contre le régime de Bourguiba et il est resté au pouvoir pendant 23 ans jusqu’à la révolution du 17 décembre 2010 au 14 janvier 2011 qui a mis fin à son règne.
Révolution du 14 janvier et la transition démocratique
Après la révolution, la Tunisie a entamé le premier processus de transition démocratique marqué par plusieurs événements majeurs dont les premières élections législatives libres du 23 octobre 2011 ayant conduit à la création de l’assemblée nationale constituante, l’approbation de la nouvelle constitution en janvier 2014 et puis les élections législatives et présidentielles en octobre et novembre 2014.
La Tunisie a connu, parallèlement plusieurs crises sociales, politiques et économiques et le pays se trouve actuellement confronté à plusieurs défis dont notamment, la restauration de la sécurité, la lutte antiterroriste mais aussi le redressement économique. La paix sociale constitue également l’un des défis majeurs de la nouvelle Tunisie surtout avec les tiraillements politiques qui ont marqué cette phase de transition politique.