Le président congolais Félix Tshisekedi a opéré mardi soir un changement à la tête de la puissante Agence nationale de renseignements (ANR).
Kalev Mutond, administrateur général de l’ANR depuis 2011, visé par des sanctions de l’Union européenne (UE) depuis 2016 pour « violations massives » des droits de l’homme, a été remplacé par son adjoint, Justin Inzun Kakiak, selon une ordonnance présidentielle, lue à la télévision d’Etat, la RTNC.
Jean-Hervé Mbelu a été nommé administrateur général adjoint de l’ANR, tandis que Jean-Pierre Mbombo et Kal Tshijik ont respectivement été nommés chef du département intérieur et extérieur. Numbi Kalala a été promu chef du département d’appui à l’ANR, selon la même ordonnance
Redoutée, méprisée et admirée à la fois par les Congolais, la puissante ANR qui relève directement de la présidence de la République est pointée du doigt par de nombreuses Organisations nationales et Internationales pour des « violations des droits de l’homme ».
A son accession au pouvoir le 24 janvier dernier, Tshisekedi avait promis « d’humaniser » l’ANR et de « fermer » ses nombreux cachots secrets où croupissaient les opposants et autres défenseurs de droits de l’homme et militants anti-Kabila.
Cette ordonnance est la première d’envergure signée par Tshisekedi et visant l’appareil sécuritaire congolais, qui était sous la coupe de son prédécesseur pendant 18 ans.
Sans majorité au Sénat, ni à l’Assemblée nationale, ni dans les assemblées provinciales, le nouveau président est accusé par ses détracteurs d’être lié par un accord secret à Kabila qui détient la majorité écrasante dans ces chambres parlementaires.