Les manifestants ont scandé des slogans hostiles à Abdelaziz Bouteflika, qui pourrait se présenter pour un 5e mandat pour diriger l’Algérie.
Des centaines de personnes étaient rassemblées ce dimanche 3 mars place de la République à Paris pour dénoncer la candidature d’Albdelaziz Bouteflika en Algérie.
En début d’après-midi, la foule de tout âge continuait lentement de grossir sur la place, où les chants alternaient avec les slogans (« Dégage, dégage », « Non au 5e mandat de la honte », « Pouvoir assassin », « pas de pardon, pas de pardon »…
Depuis 1962, date de son indépendance, « l’Algérie est gouvernée par les mêmes hommes, le même système. (…) L’Algérie est à plat, alors que c’est un pays potentiellement très riche. Que laisse-t-on aux générations futures? », s’insurge un manifestant, Abderrahmane Hamirouche, un informaticien de 62 ans.
Nadia Tamzali, une médecin franco-algérienne de 62 ans, dénonce « la confiscation de la parole » et « la prise de pouvoir par les militaires ». « Ils ont tué la culture – pratiquement tous les cinémas ont disparu. Et la santé!… », déplore-t-elle.
Pour Sabria Dehilis, secrétaire nationale chargée des médias à l’étranger du parti Les Avant-gardes des Libertés, le mouvement actuel de contestation sans précédent en Algérie et dans la diaspora préfigure un changement: « Ca va être un printemps ». « Un printemps pacifique », souligne la journaliste, drapeau algérien sur le dos comme de nombreux manifestants.

Un millier de manifestants à Marseille
Ailleurs en France, un millier de manifestants se sont aussi réunis à Marseille. Une foule de tous âges, drapeau algérien sur les épaules pour beaucoup, ont scandé dans une ambiance bon enfant « citoyens! citoyens! », porte d’Aix, sous l’Arc de Triomphe de Marseille, quartier historique de l’immigration algérienne.
En Europe, des manifestants se sont rassemblés devant l’ambassade d’Algérie à Berlin.
À Alger et dans d’autres villes d’Algérie, des centaines d’étudiants manifestaient aussi dimanche contre Abdelaziz Bouteflika, dont le dossier de candidature à la présidentielle du 18 avril doit être déposé dans les heures qui viennent.
« Bouteflika dégage! », scandaient une centaine d’étudiants, bloqués par la police à proximité de la Faculté centrale, en plein centre de la capitale, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Le site d’information TSA (Tout sur l’Algérie) a signalé des rassemblements similaires à Oran et Constantine, deuxième et troisième ville du pays, à Bouira, à Skikda et Guelma ou Tiaret et Mostaganem.