Mécha Bazdarevic, l’entraîneur parisien, partage un appartement avec deux de ses adjoints. Les journées de travail s’étirent, comme cette semaine avant le choc face à Lens.
Dans leur salon commun, la télé reste souvent branchée sur des matchs de foot et leur quotidien est rythmé par le travail. Depuis le début de saison, trois membres du staff du Paris FC, Mécha Bazdarevic (coach), Stéphane Gilli (adjoint) et Armand Sene (préparateur physique), partagent le même appartement. Un T4 de 70 m2 situé dans le XIIIe arrondissement. « Un staff qui vit en colocation, c’est original », s’amuse Gilli (44 ans) qui travaille aux côtés de Bazdarevic depuis 2003. « On avait déjà habité ensemble, sans nos familles, en Tunisie et au Qatar, poursuit le papa de deux garçons (11 et 20 ans). C’est un choix de vie compliqué mais faire venir ma femme qui a son emploi à Nîmes et mon plus jeune fils qui entrait en 6e, cela aurait fait trop de changements. »
« Pour le travail, il y a un côté pratique à être ensemble tout le temps », estime Mécha Bazdarevic
Le binôme indissociable a été rejoint cette saison par Amand Sene (54 ans). « Avec Stéphane, on a joué ensemble, on se connaît depuis longtemps, explique le père de deux garçons (30 et 25 ans dont l’un est DJ). Mon moteur, c’est l’aventure humaine et c’est ce que je vis au PFC. On est des passionnés, il faut l’être pour accepter de vivre loin de sa famille. »
« Pour le travail, il y a un côté pratique à être ensemble tout le temps, estime Bazdarevic dont l’épouse est restée à Montbéliard et la fille Tea vit à Paris. Avec les distances, les problèmes de transport, on s’est dit que ce serait mieux de chercher plus grand que d’habiter chacun de notre côté. On gagne en efficacité. Même à la maison, on passe beaucoup de temps à analyser et échanger pour faire progresser l’équipe. »
Cette cohésion du staff est certainement l’une des clés de la réussite du Paris FC, 5e de Ligue 2 avant le choc contre Lens, 4e. « On sait se dire les choses », lâche Sene. « Mécha reste mon boss mais on est avant tout amis, surenchérit Gilli. Avec lui, on peut s’exprimer, débattre même si on n’est pas d’accord. »
Si Sene reconnaît que « leur cerveau reste branché à 90 % foot », le trio, qui reçoit souvent la visite de leur famille respective, arrive néanmoins à déconnecter. « On a chacun notre espace où on peut s’isoler, ça se passe très bien », confie Gilli. « À table, on arrive à parler d’autres choses que de foot », sourit Bazdarevic. Aux fourneaux, ce sont surtout Gilli et Sene, très portés sur le bio, qui s’y collent. « Armand fait attention à la diététique alors que moi…, reprend Bazdarevic. Il aime aussi les émissions où il faut réfléchir (sic)…» « Je m’intéresse au développement personnel, à la philosophie de Schopenhauer ou Spinoza », précise Sene. Ce dernier est aussi « un couche-tôt qui aime bien rigoler », selon Bazdarevic. « Alors que Stéphane a un gros caractère et se couche tard, moi, je suis au milieu, conclut le coach parisien. Mais on se complète bien… »