L’ONU a lancé dimanche un « appel urgent » à une « trêve humanitaire » en Libye de deux heures pour permettre l’évacuation des blessés et des civils. Un premier raid aérien des forces dirigées par le maréchal Haftar a frappé la banlieue sud de Tripoli.
La mission de l’ONU en Libye, la Manul, a lancé dimanche 7 avril un « appel urgent » à une « trêve humanitaire » de deux heures afin de permettre l’évacuation des blessés et des civils de la banlieue sud de Tripoli. Les opérations militaires se sont poursuivies tout le week-end à proximité de la capitale libyenne.
« La Manul appelle toutes les parties armées se trouvant dans la région de Wadi Rabi, al-Kayekh, Gasr Ben Ghachir et Al-Aziziya (au sud de Tripoli) à respecter une trêve humanitaire de 16 h à 18 h (de 14 h à 16 h GMT) pour sécuriser l’évacuation des blessés et des civils par les équipes de secours et du Croissant-Rouge libyen », a indiqué la mission onusienne dans un bref communiqué.
Raid aérien et « contre-offensive »
L’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen, a affirmé dimanche avoir mené un premier raid aérien en banlieue même de Tripoli. Un raid confirmé par un témoin et une source militaire.
Après une pause nocturne, les combats ont repris dans la matinée de dimanche au sud de la capitale, en particulier à Wadi Rabi et dans le périmètre de l’aéroport international de Tripoli, situé à une trentaine de kilomètres de la ville et inutilisé depuis sa destruction par des combats en 2014.
Le gouvernement d’union nationale (GNA), rival de l’ANL, a annoncé pour sa part une « contre-offensive » généralisée dans « toutes les villes » du pays. Le chef du gouvernement, Fayez al-Sarraj, a ajouté que les soutiens continuaient d' »affluer dans la capitale, de toutes les régions », pour faire face à l’offensive lancée jeudi par l’armée du maréchal Khalifa Haftar.
Au moins un important groupe armé de Misrata, la « Brigade 166 », est arrivé samedi dans l’est de la capitale avec des dizaines de véhicules armés notamment de canons antiaériens, pour participer à la contre-offensive.
GNA planes conducting airstrikes on LNA positions near Tripoli#Libya #Tripolipic.twitter.com/PBBUZcEdWe CNW (@ConflictsW) 7 avril 2019
Craintes d’un embrasement
L’ONU et une grande partie de la communauté internationale expriment depuis jeudi leur inquiétude d’un embrasement et exhortent les parties rivales à l’apaisement, sans succès jusqu’à présent.
L’ANL, qui contrôle l’est de la Libye et une grande partie du sud, a annoncé jeudi 4 avril lancer ses troupes à l’assaut de l’ouest libyen, dont Tripoli, où siège le GNA.
Dans un discours samedi soir, Fayez al-Sarraj, le chef du GNA, reconnu par la communauté internationale, a mis en garde contre la perspective d’une « guerre sans gagnant ».
AFP