Le ministre français de l’Intérieur a déclaré vendredi sur Twitter que la France était prête à accueillir 20 des 64 migrants bloqués depuis 10 jours au large de la Malte. L’Allemagne a également assuré être « prête à faire sa part ».
L’attente à bord du Aylan Kurdi devrait prendre fin prochainement. La France et l’Allemagne ont en effet accepté d’accueillir une partie des 64 migrants secourus le 4 avril par le navire humanitaire de l’ONG allemande Sea-Eye.
« Je me suis entretenu avec mon homologue maltais » et « je lui ai confirmé que la France, comme l’Allemagne et plusieurs autres partenaires européens, sera solidaire pour l’accueil de réfugiés présents à bord de l’Alan Kurdi, afin de permettre leur débarquement à La Valette [à Malte, ndlr] », a déclaré vendredi 12 avril le ministre français de l’Intérieur, dans un message sur Twitter.
« Comme pour les autres navires (Lifeline, Aquarius, Sea-Watch), j’ai demandé que les personnels du ministère de l’Intérieur et de l’Ofpra se tiennent prêts à se rendre sur place dans les heures à venir pour faciliter le transfert en France de 20 personnes en besoin de protection », a précisé Christophe Castaner.
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L’Allemagne promet d’accueillir mais ne donne pas de chiffre
À Berlin, un porte-parole du ministère de l’Intérieur a indiqué à l’AFP que l’Allemagne était « prête à faire sa part ».
Depuis 10 jours, le Aylan Kurdi erre en pleine mer à la recherche d’un port d’accueil. Il a d’abord fait route vers l’île italienne de Lampedusa, mais le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, a estimé que c’était à Berlin de prendre en charge ces migrants secourus par une ONG allemande sur un navire battant pavillon allemand.
Kennedy ist seit 9 Tagen an Bord der #AlanKurdi. Er braucht einen sicheren Hafen und wir brauchen ihn auch. Bitte öffnen Sie den Hafen Mr. @JosephMuscat_JM#saveLives pic.twitter.com/wezuihOS8V— sea-eye (@seaeyeorg) 11 avril 2019
Le navire a ensuite mis le cap sur Malte et navigue depuis autour du petit pays méditerranéen. Depuis 2018, La Valette a accepté plusieurs débarquements de migrants secourus par des ONG, mais uniquement dans le cadre d’accords pour les répartir entre plusieurs pays européens.
Des conditions de vie rude à bord du Aylan Kurdi
L’ONG Sea-Eye a averti que le temps presse : si Malte a autorisé un transfert de nourriture et d’eau mercredi, les conditions de vie à bord « mettent en danger la santé des personnes secourues ».
L’errance de ce navire humanitaire est un énième épisode de la crise diplomatique autour de l’accueil des migrants ouverte l’été dernier, lorsque Matteo Salvini a fermé les ports italiens aux bateaux d’ONG, forçant les autres pays européens à s’entendre sur une répartition au coup par coup.