Drame de Melilla – La justice marocaine a condamné mardi 19 juillet 33 migrants d’Afrique subsaharienne à 11 mois de prison ferme chacun pour «entrée illégale» au Maroc, après une tentative meurtrière d’entrée dans l’enclave espagnole de Melilla fin juin.
«Le tribunal de première instance de Nador a condamné aujourd’hui l’ensemble des (33) migrants à onze mois de prison ferme chacun», a déclaré à l’AFP leur avocat Khalid Ameza.
«C’est un jugement très sévère au regard des éléments du dossier et des circonstances des faits», a souligné l’avocat, faisant part de son intention de faire appel. «Nous espérons que la cour d’appel rectifiera ce jugement sévère», a réagi l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) de Nador, ville marocaine frontalière de l’enclave espagnole, où a eu lieu la tragédie.
Ces 33 personnes en situation irrégulière étaient poursuivies pour «entrée illégale sur le sol marocain», «violence contre agents de la force publique», «attroupement armé» et «refus d’obtempérer». Le procès d’un deuxième groupe de 29 migrants irréguliers -dont un mineur-, qui s’est ouvert le 13 juillet, a été ajourné, lui, au 27 juillet, également devant un tribunal de Nador.
Selon un rapport de l’AMDH publié par l »enass, le drame de Melilla a fait 27 morts parmi les migrants subsahariens et 64 disparus. Ce bilan humain est le plus lourd jamais enregistré aux frontières entre le Maroc et Ceuta et Melilla, qui constituent les seules frontières terrestres de l’UE avec le continent africain.
⚫⚫Dans son rapport sur le drame de Nador-Melilla, l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) maintient le chiffre de morts à 27 morts et avance un nouveau chiffre : 64 personnes sont portées disparues depuis le 24 juin.⬇https://t.co/lctoZO0txI#ENASS #AMDHNador pic.twitter.com/i3gndEXxlN
— Enass Media (@EnassMedia) July 21, 2022
Une mission d’information marocaine a conclu la semaine dernière à la mort «par asphyxie» des migrants ayant péri lors de la tentative de passage à Melilla, mettant hors de cause les forces de l’ordre.
Pour l’Association marocaine des droits humains (AMDH), « la décision d’attaquer violemment les demandeurs d’asile » est la « cause principale » du drame survenu fin juin.