L’ambassadrice du Sénégal en Tunisie, Ramatoulaye Ba Faye, a assuré qu’aucun Sénégalais n’a été arrêté dans le pays en lien avec la crise née du discours polémique du président tunisien contre les migrants subsahariens.
La diplomate a souligné que l’ambassade a mis en place une cellule de crise pour veiller à la sécurité de ses compatriotes, conformément aux instructions des plus hautes autorités du Sénégal. Elle a ajouté que toutes les dispositions utiles ont été prises, y compris l’acheminement d’aides et de denrées alimentaires à des Sénégalais restés chez eux.
Ramatoulaye Ba Faye a également invité ses compatriotes à garder leur calme et à limiter leurs déplacements dans certains endroits en attendant une amélioration de la situation. Elle a toutefois noté que la crise avait baissé en intensité ces derniers jours suite à des mesures prises par les autorités tunisiennes pour sécuriser les résidents sur le territoire, indépendamment de leur situation administrative.
La législation tunisienne interdit le travail aux étrangers, ce qui fait que les compatriotes qui viennent chercher du travail se retrouvent souvent en situation d’irrégularité au-delà de la durée légale de trois mois, a expliqué l’ambassadrice. Elle a signalé l’arrestation de deux Sénégalais en situation irrégulière, dont l’un a été libéré après intervention des autorités consulaires. Les services de l’ambassade travaillent pour faire libérer l’autre.
Ba Faye a évoqué l’afflux de migrants subsahariens en Tunisie, généralement après l’hiver, pour traverser la Méditerranée et rejoindre la rive nord. Elle a soutenu que la Tunisie est confrontée à un défi global et majeur concernant l’émigration clandestine, ajoutant que des violences ont été signalées dans certaines villes portuaires comme Sfax, d’où partent certaines embarcations vers l’Europe.
L’ambassadrice a également signalé que 104 Sénégalais ont exprimé le désir d’un retour volontaire au Sénégal, sans lien avec les événements en cours.
Le président tunisien a récemment choqué en reprenant à son compte la théorie du grand remplacement et appelant à des mesures urgentes contre les Africains subsahariens, les considérant comme source de violence, de crimes et d’actes inacceptables. De nombreux Tunisiens ont déploré la maladresse de leur président, dont les propos pourraient livrer la communauté subsaharienne à la vindicte populaire.
