Un nouveau Parlement tunisien a été inauguré, 20 mois après la dissolution de l’ancienne assemblée par le président Kais Saied pour établir un système hyper-présidentialiste. Le nouveau Parlement a été élu sur la base d’une nouvelle Constitution adoptée par référendum en juillet 2022.
Les élections pour l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), qui ont eu lieu en décembre et janvier, ont été marquées par une abstention massive d’environ 89%, limitant ainsi les prérogatives du nouveau Parlement. Le nouveau Parlement compte 161 députés, mais seulement 154 sièges ont été pourvus jusqu’à présent, avec seulement 25 femmes.
La première réunion du nouveau Parlement tunisien a été diffusée en direct par la télévision publique, mais les médias privés et les journalistes étrangers ont été exclus de la couverture de l’événement, suscitant des inquiétudes quant à la liberté de la presse en Tunisie. Amira Mohamed, vice-président du Syndicat des journalistes tunisiens, a déclaré à l’AFP que « ce qui se passe est dangereux et reflète une méfiance injustifiée des autorités envers les médias ».
Les principales forces de l’opposition, y compris le Front de salut national (FSN) et le parti islamo-conservateur Ennahdha, ont rejeté le nouveau Parlement en le qualifiant de « putschiste » et « dénué de toute légitimité ». La principale coalition de l’opposition au président Saied, le Front de salut national (FSN), a affirmé dans un communiqué qu’il ne reconnaissait pas le nouveau Parlement « issu d’une Constitution putschiste et d’élections boudées par l’écrasante majorité des électeurs ».
Ennahdha, qui était la principale force au sein du Parlement dissous en 2021, a également affirmé dans un communiqué son refus de reconnaître « une assemblée parlementaire dénuée de toute légitimité ». Cette opposition de l’Ennahdha au nouveau Parlement tunisien a conduit à une impasse politique en Tunisie, avec des conséquences potentiellement graves pour l’avenir de la démocratie dans le pays.