L’équipe de football de la petite ville française d’Argy, qui compte 610 habitants, évolue en quatrième division départementale, l’avant-dernier échelon de l’Indre. Cependant, l’année dernière, la formation centenaire a failli disparaître car elle ne comptait plus que six licenciés. Heureusement, elle a été sauvée par une quinzaine de demandeurs d’asile résidant dans les environs.
La maire d’Argy, Bernadette Villemont, explique que « ce club, qui a 102 ans cette année, allait devoir fermer dans l’inquiétude de ses dirigeants car il n’y avait pas assez de joueurs. Et grâce aux migrants qui sont installés à Buzançais, à Châteauroux, un d’entre eux ont proposé de venir avec des collègues intéressés par le football. Et à Argy, sept nationalités s’entraînent avec les bénévoles d’Argy, oui, c’est très beau ».
Les joueurs sont originaires de Gambie, du Mali, de Guinée, de Côte d’Ivoire, de Colombie, ainsi que de France. Ils sont ambitieux et veulent s’améliorer au football pour atteindre des niveaux plus élevés. Jean-Marie Biaunier, président du club Argy, raconte : « Tous ces joueurs jouaient les uns avec les autres au City Parc ou sur des terrains ici et là, et ce n’était que temporaire. Et ils voulaient avoir une équipe pour vraiment s’améliorer au football, pour aller plus haut. … Alors nous étions une équipe sans joueurs et c’étaient des joueurs qui cherchaient une équipe. Donc ça a marché tout de suite et il n’y avait aucune raison pour que ça ne marche pas ».
Quelques mois plus tard, l’équipe cosmopolite est en troisième position de son championnat. Les joueurs sont heureux de leur intégration. Telly, un apprenti soudeur et chaudronnier de Guinée Conakry, explique : « Tout d’abord, quand nous sommes arrivés à Argy, nous n’avons pas eu de difficultés à nous intégrer, à communiquer avec les joueurs qui étaient déjà là, dans le jeu. Beaucoup étaient partis. Mais avec ceux qui sont là, c’était vraiment sympa. Résultat, on s’entendait bien et maintenant on communique, on s’amuse, c’est comme une petite famille ».
Le football semble être un moyen efficace pour ces migrants de s’intégrer dans la communauté locale.