Le 5 juillet 2023, le ministère public a émis un mandat de dépôt à l’encontre de 33 migrants subsahariens irréguliers à Sfax, selon une annonce du porte-parole et procureur de la République près le Tribunal de première instance de Sfax, Faouzi Masmoudi, rapportée par la Tap. Cette décision fait suite à l’interpellation de 34 migrants irréguliers le lundi précédent, après des affrontements entre les habitants et un groupe de Subsahariens. Les prévenus sont accusés de résidence illégale sur le sol tunisien.
Dans le même contexte, un autre groupe de 22 migrants irréguliers est actuellement présenté devant la justice. De plus, 23 migrants irréguliers supplémentaires ont été placés en garde à vue, ainsi que quatre Tunisiens accusés d’avoir hébergé des individus en situation irrégulière. Les enquêtes ont révélé que ces prévenus tunisiens hébergeaient un grand nombre de migrants subsahariens dans un immeuble dédié.
Cette vague migratoire croissante a entraîné de nombreuses tensions à Sfax. Le lundi précédent, un jeune Tunisien de 38 ans a été poignardé par un migrant subsaharien irrégulier, provoquant une vague de ressentiment. Depuis lors, la ville est le théâtre d’altercations et d’affrontements entre la communauté de migrants subsahariens irréguliers et les habitants locaux.
Par ailleurs, une vidéo montrant des migrants subsahariens reconduits par les autorités tunisiennes à la frontière libyenne. Dans cette vidéo, des dizaines de migrants sont accompagnés par des forces de sécurité et abandonnés en plein désert, confrontés à des conditions inhumaines où l’eau et la nourriture leur font cruellement défaut.
Le porte-parole du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), Romdhane Ben Amor, a déclaré hier que certaines personnes profitent de l’absence de l’État pour expulser violemment les migrants de leurs logements à Sfax. Il a également souligné que des unités sécuritaires ont transporté des migrants aux frontières libyennes, y compris des femmes enceintes, des mineurs et des personnes bénéficiant de la protection internationale, ce qui est contraire aux conventions auxquelles la Tunisie a adhéré.
Face à cette situation, le président de la République tunisienne s’est rendu au ministère de l’Intérieur pour discuter de la situation à Sfax suite aux récentes violences. Il a affirmé que la Tunisie n’accepte sur son territoire que ceux qui respectent les lois du pays et rejette fermement le rôle de zone de transit ou d’implantation pour les personnes en provenance de divers pays africains. Il a également souligné la nécessité de démanteler les réseaux criminels qui opèrent sur le territoire tunisien.
Le président Kais Saied a également appelé à l’application stricte de la loi à l’encontre de ceux qui exploitent les migrants vulnérables en Tunisie. Il a rappelé que la location de logements aux étrangers doit être déclarée aux autorités sécuritaires et que l’emploi doit être conforme à la législation tunisienne.
Le chef de l’État a conclu la réunion en soulignant que les institutions de l’État ne toléreront pas ceux qui cherchent à déstabiliser le pays et à compromettre sa sécurité nationale. Il a affirmé qu’il n’y aura aucune tolérance envers ceux qui fomentent des troubles et opèrent en coulisses. Il a également souligné la nécessité de lutter contre la corruption et de ne pas permettre aux lobbies corrompus de continuer à exercer leur influence au sein des institutions de l’État.
Dans le cadre de cette situation tendue, le directeur général de la Sécurité nationale et le directeur général de la Garde nationale, accompagnés d’un groupe de hauts responsables sécuritaires, se sont rendus au gouvernorat de Sfax pour évaluer la situation sécuritaire sur le terrain, suivre de près les développements récents et superviser le fonctionnement des différents services du ministère de l’Intérieur.
Il est important de noter que la présence d’un grand nombre de migrants dit irréguliers arrivés de pays d’Afrique subsaharienne tels que le Nigéria, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Tchad, le Cameroun, la Sierra Leone et bien d’autres a créé une pression considérable à Sfax selon les habitants de la dite ville.
Face à cette violence dont ils sont victimes, les ressortissants d’Afrique subsaharienne vivants en Sfax, n’ayant pas le choix sont obligés de quitter la ville pour d’autres destination comme Sousse et Tunis. Rappelons que ces migrants ne sont pas composés que de mauvaises graines mais aussi de résidents et d’étudiants qui sont aussi obligés d’évacuer les lieux suite à ces violences qui ne trient pas le type de personnes en face mais seulement de la race. « Je suis étudiants à Sfax, en me rendant dans une alimentation de la place, des jeunes se sont empressés pour m’agresser, bara, bara bara Kalouche criaient ils. Je préfère quitter la ville de Sfax pour Tunis, heureusement que ce sont les vacances. Vraiment que DIEU nous protègent, certaines personnes ont sali la réputation des hommes honnêtes que nous sommes » dit- K.M un étudiant Camerounais à Sfax.
Les autorités tunisiennes continuent de faire face à cette situation migratoire complexe. Des mesures sont prises pour traiter les migrants irréguliers conformément à la législation en vigueur, tout en cherchant à prévenir les tensions et à maintenir la sécurité et la stabilité dans la région. La coopération internationale et les efforts concertés des pays concernés sont également essentiels pour trouver des solutions durables à cette problématique migratoire qui parfois donne tort à un type de personne.