Des unités de la Garde nationale tunisienne ont travaillé sans relâche pour intercepter et secourir des migrants engagés dans des traversées clandestines de la Méditerranée, partis des environs de Sfax, une ville portuaire en Tunisie. Les autorités locales déclarent que leur principale priorité est de sauver des vies humaines, alors que Sfax est devenue le point de départ majeur des tentatives de traversées maritimes depuis les côtes tunisiennes jusqu’à l’île italienne de Lampedusa, située à moins de 130 kilomètres.
La route migratoire à travers la Méditerranée centrale a été la plus meurtrière au monde cette année, avec plus de 1 800 personnes signalées mortes depuis janvier, soit plus du double par rapport à l’année précédente. Un récent naufrage au départ de Sfax a entraîné la mort d’au moins 11 personnes et 44 autres sont portées disparues.
La Garde nationale tunisienne a intercepté plus de 34 000 migrants au cours des six premiers mois de l’année, principalement des Africains subsahariens, marquant une forte augmentation par rapport à la même période de l’année précédente.
La situation met en lumière les difficultés des migrants, avec des bateaux souvent surchargés et des conditions périlleuses en mer. Les efforts de sauvetage sont parfois critiqués pour leur caractère musclé. L’ONG Human Rights Watch a signalé des « actions dangereuses » de la part des garde-côtes.
La situation migratoire en Tunisie a été accentuée par les discours politiques et les tensions sociales. Après la déclaration du président tunisien Kais Saied en février, dénonçant l’arrivée de migrants clandestins « pour changer la composition démographique » du pays, les départs de migrants ont augmenté.
La Tunisie, confrontée à des difficultés économiques et à une crise politique, a conclu un « partenariat stratégique » avec l’Union européenne visant à lutter contre l’immigration clandestine. Malgré ces efforts, les défis en matière de migration et les tragédies en mer continuent de peser lourdement sur la région.