Dans une tribune parue dans le Washington Post, le président élu du Niger, Mohamed Bazoum, fait appel à la mobilisation de la communauté internationale et met en garde contre les conséquences désastreuses du coup d’État orchestré par les putschistes sous la direction du général Tiani.
Depuis le jour du putsch, Mohamed Bazoum et sa famille sont retenus en otage dans leur résidence présidentielle, où l’électricité a été volontairement coupée. Dans sa première déclaration publique depuis son renversement, il souligne les enjeux critiques de la situation pour le monde et la région du Sahel. Il exprime sa préoccupation quant à une éventuelle influence de la Russie dans la région via le groupe paramilitaire Wagner, si le coup d’État devait réussir.
Le président nigérien appelle le gouvernement américain et la communauté internationale à intervenir pour restaurer l’ordre constitutionnel et mettre fin à cette crise. Il rejette les prétentions des putschistes selon lesquelles ils agissent pour protéger la sécurité du Niger, en affirmant que la situation sécuritaire du pays s’est nettement améliorée grâce aux partenariats qu’ils rejettent.
La Cedeao a imposé de lourdes sanctions à Niamey et a donné jusqu’à dimanche aux putschistes pour rétablir Mohamed Bazoum, menaçant d’utiliser la force si nécessaire. Le président nigérian Bola Tinubu a appelé à une résolution pacifique de la crise, tandis que l’organisation se prépare à une éventuelle opération militaire.
Les relations avec la France et la Cedeao sont tendues, et l’ambassadeur nigérien à Paris ainsi que dans d’autres pays ont été limogés par les putschistes. Des médias français tels que RFI et France 24 ont été interrompus au Niger sur instruction des nouvelles autorités militaires, suscitant une condamnation ferme de la part de la France.
Des milliers de manifestants soutenant la junte au pouvoir ont défilé dans plusieurs villes nigériennes, exprimant leur mécontentement envers la France et brandissant des drapeaux russes. Cela suscite des tensions supplémentaires avec le Mali et le Burkina Faso, dont les dirigeants ont exprimé leur opposition à toute intervention armée au Niger.
Tout en déclarant qu’il n’y a aucune raison objective de quitter le pays, le général Tiani, chef de la junte, fait face à la condamnation internationale, avec des appels du président américain Joe Biden à la libération immédiate du président Bazoum.
La situation reste hautement volatile, et la communauté internationale doit agir rapidement pour aider à restaurer l’ordre constitutionnel au Niger et éviter des conséquences désastreuses pour la stabilité de la région et au-delà.